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Céréales en lignes de semis espacées comme nouvelle surface écologique ?

21 octobre 2022
À partir de 2023, les céréales en lignes de semis espacées (-40% des lignes semées) seront reconnues comme un nouveau type de Surface de Promotion de la Biodiversité (SPB).

Ces surfaces sont favorables au lièvre brun, à l’alouette des champs ainsi qu’aux adventices des grandes cultures. Ce type de SPB sur Terre Assolée (TA) est rétribué CHF 300.-/ha et peut être combiné avec d’autres programmes. Les exploitations concernées par les 3.5% des TA en SPB exigés à partir de 2024 pourront en mettre jusqu’à 50% sous cette forme.

Pour évaluer la baisse de rendement et la faisabilité de conduire un tel système sans herbicides, Grangeneuve conduit un essai sur trois ans (2022-2025) de manière coordonnée avec sept cantons (AG, BE, FR, SO, SH, TG, ZH). Le semis normal et le semis espacé sont comparés ainsi que le désherbage chimique et le désherbage mécanique en Extenso et/ou en PER.

Les résultats 2022 de notre essai conduit en PER montrent une baisse de rendement du semis écarté d’environ 10% (moyenne des 3 répétitions) pour les procédés désherbés chimiquement. Cette perte plutôt faible s’explique vraisemblablement par le fait que le site très productif permettait au blé de compenser par un tallage plus important. Sur la parcelle démo de Grangeneuve, la diminution de rendement en semis écarté a été légèrement plus importante.

La principale question de ce nouveau type de SPB reste sa compatibilité avec le non-recours aux herbicides. En effet, le pouvoir de concurrence des céréales est plus faible avec des espaces de 30 cm. De plus, le désherbage mécanique est limité à un seul passage au printemps ce qui rend ce système risqué, surtout pour les exploitations bio.

L’impact des adventices et du désherbage mécanique ne peut pas être discuté sur la base d’un seul site. Les résultats des autres cantons apporteront un meilleur éclairage sur ces questions. La réflexion s’avère complexe puisqu’il s’agit de trouver le meilleur compromis entre l’optimisation des produits phytosanitaires, l’efficience des ressources, la plus-value pour la biodiversité et la rentabilité de ce mode de production.

Pour l’agriculteur, la mise en place d’un couvert ou d’une prairie dans des céréales en lingnes de semis espacées pourrait être une option intéressante pour assurer une couverture du sol après la moisson et faire face à la sécheresse estivale. En effet, les sous-semis de trèfles ou de mélanges trèfles-graminées sont autorisés. Cette idée fera l’objet d’un essai de Grangeneuve, qui sera mis en place dès la campagne 2022-2023.

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., collaboratrice scientifique

Grangeneuve compare en collaboration avec d’autres cantons, le semis espacé (gauche) et classique (droite) ainsi que le désherbage mécanique (dessus) et chimique (dessous).  © Grangeneuve