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Dégâts d’oiseaux : quelles solutions ?

17 mai 2023
Dès le semis, tournesol et maïs peuvent être la proie d’oiseaux comme les corvidés ou
colombidés.

La gamme de produits à effet répulsif contre les dégâts d’oiseaux s’est réduite ces dernières années et les corneilles en profitent pour s’attaquer aux cultures qui étaient jusqu’alors protégées par les traitements de semences.

De manière générale, les corvidés s’attaquent au tournesol et au maïs du semis jusqu’au stade 4 feuilles. Une fois ce stade passé, la culture est hors de danger. 

Comparaison d’efficacité des produits du marché

Dans la culture du maïs, le produit Korit 420 FS est le seul traitement de semences homologué ayant déjà fait preuve d’une certaine efficacité. De nouveaux produits sont développés par les firmes afin d’étoffer l’offre.

En 2022, Grangeneuve a comparé deux traitements de semences dans le maïs (Korit 420 FS et Initio) avec un contrôle non traité afin de tester l’efficacité des produits. Une colonie d’une centaine de corneilles a causé de gros dégâts sur une des deux parcelles d’essai.

Les dégâts ont été observés dès le semis jusqu’au stade 4 feuilles du maïs. Au semis, les corneilles ont mangé les grains fraichement semés, puis une fois le maïs levé, elles ont arraché les plantes pour manger les grains.

© Grangeneuve


Dans ces conditions de forte pression, les dégâts ont été limités à 20 % de perte des plantes semées dans le procédé traité avec Korit 420 FS, alors qu’ils ont atteint 100 % de perte de plantes dans le témoin non traité et dans le procédé Initio.

Les produits naturels 

La piste de répulsifs olfactifs et gustatifs appliqués directement sur les semences a été explorée. Plusieurs traitements à base de produits naturels ont été testés dans le maïs et le tournesol.

Ce screening a été effectué avec des produits en poudre comme les tanins condensés qui sont astringents ou avec du piment Bird eye qui est l’un des plus forts trouvé en Suisse. Deux produits du commerce ont également été testés : un traitement homéopathique (Jutzi) et un biostimulant (PNF 20), vendu en France.

Finalement, une variante « maison » supposée être extrêmement répulsive, composés d’un arôme au goût piquant et peu appétant et d’un mélange de cinq huiles essentielles (ail, menthe poivrée, lavande, citronnelle, géranium) fortement odorantes, a également été évaluée.

Malgré la diversité des produits testés, ce screening n’a pas permis de mettre en évidence un produit prometteur. Quelques différences minimes entre les variantes ont tout de même pu être observées, mais les parcelles qui ont été attaquées ont toutes subi d’importants dégâts. Certaines ont dû être ressemées, d’autres, malgré un nombre de plantes par hectare faible, ont été maintenues pour conserver le nombre de cultures dans l’assolement.

© Grangeneuve

Quel avenir ? 

Au vu des résultats obtenus, Grangeneuve ne poursuit pas la piste des traitements de semences à base de produits naturels et se concentre sur la technique de mise en place. Dans la pratique et selon les recommandations, la préparation d’un lit de semences adéquat permettra une levée homogène et rapide de la culture.

Le problème ? Les corneilles ont appris que sur ces parcelles travaillées, des graines appétentes sont semées à intervalles réguliers. Pour tenter d’éviter ce problème et perturber les corneilles visuellement, le projet en cours consiste à semer les tournesols ou le maïs dans un couvert vivant.

En automne, après la récolte du précédent, le sol est travaillé, avec un labour par exemple, puis, du seigle est semé comme couverture hivernante. Au mois d’avril, les tournesols sont semés directement dans ce couvert affaibli par un désherbage chimique.

Le but est de maintenir le couvert au minimum quinze à vingt jours après le semis des tournesols afin qu’il joue son rôle de protection (par confusion visuelle et insécurité pour l’oiseau), mais sans concurrencer la culture mise en place.

Dans le cas où les tests de camouflage de la culture sont concluants, cette technique culturale sera testée à plus grande échelle dans un premier temps, puis des variantes avec destruction mécanique (broyage ou sarclage) seront envisagées. Le but est d’éviter plusieurs resemis d’une culture.

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., collaborateur scientifique à la production végétale