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Essai technique d’épandages des lisiers sur prairie

2 avril 2020

Suite à l’essai d’Epagny en 2010, nous avons à nouveau réalisé avec le HAFL un essai de techniques d’épandage des lisiers sur prairie à Grangeneuve.

Les résultats sur 3 ans permettent de tirer les enseignements suivants :

  • Les systèmes à apport de lisier près du sol (pendillards à patins) limitent les évaporations de NH3 dans l’air par rapport à l’assiette. Les économies sont de l’ordre de quelques kilogrammes par épandage. Cet avantage n’est pas si évident si le sol est chaud et sec.
  • Il y a pendillards et pendillards : ceux avec patins, qui font couler le lisier tout près du sol, sont préférables à de simples tuyaux d’écoulement. Mais c’est plus cher.
  • L’azote « économisé » n’a pas permis de dégager un rendement supérieur par rapport aux autres procédés. Ce résultat correspond à ce qui est observé ailleurs : dans une synthèse de 14 essais, les pendillards à patins sont en moyenne légèrement supérieurs aux pendillards simples, qui sont à leur tour un tout petit peu au-dessus des assiettes. Mais les variations sont importantes. Les injecteurs, qui ouvrent le sol, ont encore moins de pertes de NH3 mais ils peuvent avoir des effets négatifs sur la croissance et la propreté du fourrage.
  • Les odeurs sont nettement plus faibles avec ces systèmes près du sol.
  • Les variations entre années et périodes de l’année sont importantes, beaucoup plus qu’entre techniques d’épandage. C’est en fin d’hiver que les lisiers ont la meilleure efficacité.
  • Les procédés avec fumure minérale sans lisier ont des rendements légèrement supérieurs.
  • Des ensilages ont été réalisés par Agroscope avec chaque procédé pour vérifier l’aspect hygiénique : les résultats seront publiés ultérieurement.
  • Il n’y avait pas d’andains de paille derrière les pendillards, car le lisier utilisé s’écoulait facilement. C’est une chance. Un lisier frais et récent n’a pas la même fluidité, ne s’écoule pas de la même façon sur les feuilles et n’agit pas aussi rapidement qu’un lisier « mûr » (digestat de biogaz, stockage longue durée, additif ?).

Le matériel d’épandage est certes important, mais cet investissement financier ne justifie pas de négliger les autres facteurs-clé comme l’époque de l’année, la fluidité et l’écoulement du lisier, ou les conditions météo et pédologiques. Cela nous incite à poursuivre des observations plus poussées sur ces derniers facteurs.

Pierre Aeby

© Grangeneuve